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J-50 | ARKEA ULTIM CHALLENGE – BREST | Anthony Marchand au large de Rio : comme un air de Pot-au-Noir !

Ce lundi, alors qu’il se prépare à entamer son 51e jour, Anthony Marchand évolue au ralenti, au large des côtes Brésiliennes. Cinq jours après avoir débordé le cap Horn, le skipper d’Actual Ultim 3 compose, en effet, ainsi qu’il s’y attendait, avec des vents très faibles dans les restes d’un front orageux. Pour l’heure, il n’a donc pas d’autre choix que de prendre son mal en patience avant de retrouver un peu plus de pression à hauteur de Recife, en début de week-end prochain. Si ce scénario l’oblige à se montrer philosophe, le navigateur ne ménage cependant pas ses efforts pour exploiter la moindre risée dans le bon sens. Et pour cause, il le sait, tout ce qui est pris maintenant ne sera plus à prendre ensuite, lorsque son concurre nt direct, Éric Péron, sera revenu nettement dans son rétroviseur d’ici au passage du Pot-au-Noir.

« Le temps est orageux. Le vent oscille entre 0 et 8 nœuds et tourne dans tous les sens. Parfois le bateau se met à contre ou fait des 360°. Je suis, comme prévu, dans une grosse zone de molle au large de Rio de Janeiro. J’espérais mettre plus ou moins 48 heures pour aller jusqu’au Pot-au-Noir (1) mais je vais finalement mettre presque une semaine pour y parvenir ! », a raconté Anthony Marchand, ce matin, alors joint par son équipe. De fait, ses vitesses de progression varient entre 5 et 12 nœuds. Loin des 30 nœuds de moyenne qu’il tenait encore il y a peu aux abords du cap Horn.


« Je suis bloqué à la barre. Dès que le bateau est lancé et qu’il y a un peu moins de nuages, j’essaie de me reposer. J’ai branché différentes alarmes sur Adrena (son logiciel de navigation, ndlr) afin de pouvoir m’adapter à chaque changement du vent, que ce soit en force ou en direction. Je fonctionne à très court terme, avec ce que je vois autour de moi. Je me fixe un objectif de là où je veux aller et j’essaie de le respecter au maximum », a détaillé le skipper d’Actual Ultim 3 soumis aux affres du vent, quasi inexistant sur sa zone de course.


« Mon but est de réussir à m’extraire au plus vite de la baie de Rio mais je sais que je vais manger mon pain noir jusqu’à la latitude de Recife ». De fait, la situation va demeurer complexe jusqu’en début de week-end au moins. La raison ? Des alizés Brésiliens actuellement aux abonnés absents.


« En cette période d’été Austral, les alizés sont très souvent moins bien établis ou moins forts. Pour preuve, statiquement, on sait que pour le record du Trophée Jules Verne, par exemple, plus on part tard dans la saison et plus les chances sont grandes de connaître une fin de parcours lente », a détaillé de son côté Christian Dumard, consultant météo et membre de la cellule routage du team Actual, confirmant par ailleurs que le skipper d’Actual Ultim 3 va devoir composer avec de petits airs pendant trois ou quatre jours à minima. « Ça va rester faible et tordu jusqu’à samedi. A partir de la latitude de Salvador de Bahia, Anthony va toutefois pouvoir profiter d’un peu de vent de nord dans une bande de 150-200 milles le long de la côte », a ajouté le spécialiste.

« D’ici peu, je vais pouvoir profiter de la brise thermique à certaines heures de la journée mais continuer de batailler dans la pétole complète durant la nuit. Ça promet de ne pas être évident », a abondé Anthony Marchand qui subit parfois de belles averses. « En ce moment, j’ai un peu l’impression d’être dans le Pot-au-Noir. C’est assez corsé mais le positif, c’est que les grains ne sont absolument pas violents. Il tombe effectivement parfois des trombes d’eau mais globalement il fait grand beau. Je suis en tee-shirt et pieds nus. Je me rends compte à quel point la chaleur m’avait manqué car elle ne me dérange pas du tout ! », a commenté le marin, ravi de retrouver un peu de confort à différents niveaux.


« Le fait d’avoir retiré la doudoune et de pouvoir me doucher tous les jours, ça me fait un bien fou ! La première toilette après le tunnel du Grand Sud était carrément une nécessité ! A présent, je suis propre et je mets du déodorant. Je suis prêt pour aller au bal ! », s’est amusé le navigateur qui ne relâche pas la pression pour autant, bien au contraire.


Et pour cause, Éric Péron est sur ses talons et grappille des milles, même s’il le fait moins vite qu’attendu ainsi que le confirme Christian Dumard : « Adagio devrait déjà être à ses basques or ce n’est pas le cas puisqu’il est à plus de 650 milles. Il n’est pas très rapide et sa vitesse est un peu en dents de scie. Il se fait, de ce fait, rattraper par une bulle anticyclonique. Il n’empêche qu’il devrait malgré tout revenir à moins de 150 milles d’Actual Ultim 3 d’ici au passage du Pot-au-Noir, aujourd’hui distant d’environ 1 800 milles », a souligné le consultant météo.

« Le fait de voir Éric revenir me stimule énormément. Je sais que chaque mètre de pris aujourd’hui ne sera plus à prendre demain. Pour l’heure, je progresse au ralenti. C’est un peu dur mais je prends ça avec philosophie. De toutes façons, je ne peux pas faire autrement. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de cogiter. Il y a énormément de choses à faire dans l’instant. Je suis focus »

Skipper Actual Ultim 3 & Team Actual